recent
آخر المواضيع

La gouvernance de l’école publique au Maroc : quel rôle pour les acteurs locaux ?

educa24maroc
الصفحة الرئيسية


 

🔹 Introduction

Depuis les réformes éducatives engagées au Maroc, la question de la gouvernance scolaire est devenue centrale.
L’école publique, longtemps gérée de manière centralisée, connaît aujourd’hui un mouvement vers une décentralisation progressive, visant à rapprocher la prise de décision du terrain.
Mais quelle est la place réelle des acteurs locaux — directeurs, enseignants, parents, collectivités territoriales — dans la gestion de l’école marocaine ?


🔹 De la centralisation à la décentralisation

Historiquement, le système éducatif marocain a été fortement centralisé : les décisions étaient prises au niveau du ministère, laissant peu de marge d’initiative aux établissements.
Avec la Charte nationale de l’éducation et de la formation (1999), puis la Vision stratégique 2015-2030, le Maroc a amorcé une décentralisation administrative et pédagogique.
Les académies régionales (AREF), les directions provinciales et les conseils de gestion d’établissement sont devenus des acteurs essentiels de cette nouvelle gouvernance.


🔹 Les acteurs locaux : piliers du changement

La réussite de la réforme éducative dépend de la mobilisation coordonnée de plusieurs acteurs :

  1. Le directeur d’établissement, devenu un véritable leader pédagogique : il ne se limite plus à la gestion administrative, mais pilote les projets éducatifs, motive les enseignants et veille à la qualité des apprentissages.

  2. Les enseignants, en tant qu’acteurs de terrain, contribuent directement à la mise en œuvre des politiques éducatives et à l’innovation pédagogique.

  3. Les parents et associations scolaires participent désormais à la gouvernance via les conseils d’établissement, favorisant une meilleure communication école-famille.

  4. Les collectivités territoriales (communes, régions) assurent de plus en plus le financement et la maintenance des infrastructures scolaires, en partenariat avec le ministère.


🔹 Les défis de la gouvernance locale

Malgré les avancées, plusieurs obstacles freinent l’efficacité de la gouvernance décentralisée :

  • Le manque d’autonomie réelle des établissements, toujours dépendants de l’administration centrale.

  • L’insuffisance des compétences managériales chez certains responsables éducatifs.

  • L’absence d’une culture de l’évaluation et de la reddition des comptes.

  • Le faible engagement des collectivités locales dans le suivi des projets éducatifs.

Ces difficultés soulignent la nécessité d’un accompagnement fort et d’une formation continue des acteurs locaux.


🔹 Vers une gouvernance participative et responsable

Pour construire une école publique performante, il faut promouvoir une gouvernance participative, fondée sur :

  • La transparence dans la gestion des ressources humaines et financières.

  • La responsabilisation de chaque acteur selon son rôle.

  • La concertation régulière entre les directions, enseignants et parents.

  • Le suivi et l’évaluation basés sur des indicateurs clairs de performance.

Ainsi, l’autonomie ne doit pas signifier isolement, mais plutôt coopération et coresponsabilité.


🔹 Conclusion

La gouvernance de l’école publique au Maroc est à la croisée des chemins.
La réussite des réformes éducatives passe inévitablement par une implication réelle des acteurs locaux, capables de transformer les orientations nationales en réalisations concrètes au service des élèves.
L’enjeu n’est pas seulement administratif, mais profondément pédagogique et humain : redonner sens, efficacité et confiance à l’école marocaine.

google-playkhamsatmostaqltradent